Pâturage ovin « Des parcours boisés pour nos brebis »
Le Gaec Le Buffre entretient ses parcours boisés pour préserver la ressource en herbe tout en favorisant la croissance des arbres.
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«Sur le causse Méjean, nous tenons à conserver des parcours boisés. Ils protègent les brebis du vent ainsi que de la chaleur, et offrent de plus des pâturages complémentaires. Ces parcours nécessitent un entretien afin de conserver un équilibre entre l’herbe et les arbres. C’est du travail en plus. Toutefois, en contrepartie, ils nous apportent une marge de sécurité pour rester autonomes en fourrages », affirme Didier Pradeilles.
Dans ce parc boisé de 40 ha, les brebis trouvent de l’herbe durant trois semaines. © Frédérique Ehrhard.
En Gaec avec Tanguy Bessède, ils élèvent 450 brebis à Hures-la-Parade, en Lozère. Le troupeau reste en bergerie du 1er décembre au 1er mai. Les brebis commencent à pâturer sur de vieilles prairies à resemer l’automne suivant, puis elles tournent sur les parcours. « Nous commençons par les plus proches de la bergerie, exposés au sud, car ce sont ceux qui vont sécher le plus vite. Ensuite, en juin et juillet, nous laissons les brebis nuit et jour sur des parcours plus éloignés, où elles mangent à la fraîche tôt le matin ou tard le soir », explique Didier.
Des grands parcs de 40 ha
Les deux éleveurs réservent les parcours boisés aux périodes les plus chaudes. Les brebis y trouvent de l’ombre et de l’herbe, qui se dessèche moins vite sous les arbres. « Nous possédons de grands parcs de 40 ha dans lesquels nous réalisons des éclaircies afin que l’éclairement soit suffisant pour que l’herbe pousse. » Ils veillent à ne pas trop éclaircir pour autant. « Les arbres doivent rester assez proches pour s’épauler quand le vent souffle fort », note l’éleveur. Sur le causse, c’est le pin sylvestre qui pousse spontanément. « Nous avons d’abord valorisé les bois d’éclaircie pour la pâte à papier. Depuis la création, il y a trois ans, d’une chaufferie collective à proximité, nous les valorisons en bois énergie », souligne l’agriculteur. Pour la pâte à papier, l’acheteur ne prenait que les bois d’un diamètre supérieur à 8 cm. « Il fallait broyer les autres et les laisser se décomposer au sol, ce qui réduisait l’herbe disponible pendant deux ans », indique-t-il.
Bois : Deux débouchés
Pour le bois énergie, le prix d’achat du mètre cube est moindre, mais les arbres sont sortis entiers de la parcelle avant d’être transformés en plaquettes. « Il y a moins de nettoyage à faire à la fin du chantier », apprécie l’exploitant. Cependant, il leur reste malgré tout du travail d’entretien. « Avec un petit broyeur, nous devons éliminer régulièrement des arbustes comme le genévrier de manière à laisser la place à l’herbe et faciliter le passage des brebis. »
L’entreprise qui fait l’abattage sélectionne les pins faibles ou tordus. Les autres ont ainsi plus de place pour se développer en restant bien droits. « Ces arbres gagnent de la valeur. Pour l’instant, nous les conservons afin de garder de l’ombre, et nous éclaircissons de nouveaux parcours pour accroître les surfaces pâturables. C’est nécessaire pour faire face au réchauffement climatique. »
Frédérique Ehrhard
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